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Rouch aux USA

9 novembre 2017
NYU Paris 57 boulevard Saint Germain Paris 5°

Cette annĂ©e marque le centenaire de la naissance du cinĂ©aste ethnographique français Jean Rouch. Fondateur du mouvement cinĂ©ma-vĂ©ritĂ© et pionnier de techniques telles que «anthropologie partagĂ©e» et «ethno-fiction», Rouch a redĂ©fini le paysage de l’anthropologie et du cinĂ©ma en France dans les annĂ©es 1950 et 60 ainsi que la pratique du cinĂ©ma documentaire tout court. Il a rĂ©alisĂ© plus de cent films avec d’innombrables collaborateurs au cours d’une carriĂšre qui a traversĂ© six dĂ©cennies et plusieurs continents ; l’importance de son hĂ©ritage complexe reste toujours Ă  dĂ©chiffrer.

Rouch aux USA vise Ă  tracer les contours de l’influence de Rouch sur les penseurs et cinĂ©astes amĂ©ricains. Que ce soit son travail Ă  cĂŽtĂ© des Ă©tudiants lors les ateliers d’Ă©tĂ© sur la CĂŽte Est (oĂč il a enseignĂ© avec des cinĂ©astes pionniers comme Ricky Leacock et John Marshall), sa prĂ©cieuse prĂ©sence aux lĂ©gendaires Flaherty Seminars, ou son impact dĂ©cisif sur les chercheurs et les artistes travaillant aux États-Unis, on reconnaĂźt depuis longtemps que le travail de Rouch a Ă©tĂ© adoptĂ© dans le contexte amĂ©ricain de maniĂšre tout Ă  fait unique.

Une partie intĂ©grante de l’Ă©dition du centenaire du Festival International Jean Rouch, Rouch aux USA est coparrainĂ© par le ComitĂ© du film ethnographique et a Ă©tĂ© rendu possible par le soutien gĂ©nĂ©reux de l’Office of the Provost’s Global Research Initiatives de la New York University, de NYU Paris, du la NYU Center for the Humanities, de la Gallatin School of Individualized Study, et du Center for Media, Culture and History à NYU.  

OrganisĂ© par Beth Epstein (NYU Paris), Faye Ginsburg (DĂ©partement d’anthropologie, NYU), et Jamie Berthe (The Gallatin School, NYU).


Programme

9h30 – Mot de bienvenue
Faye Ginsburg (New York University) et Beth Epstein (New York University Paris)

 


9h45-11h15 : Session 1
Le cinéma ethnographique dans une Úre nouvelle: Rouch sur la CÎte Est
Chair: Pegi Vail

Jamie Berthe, New York University
1977 – Une annĂ©e dans la vie de Rouch
En 1977, Rouch Ă©tait l’invitĂ© d’honneur du premier Margaret Mead Film Festival Ă  New York, ce qui lui a permis de consolider son rĂŽle en tant que personnage clĂ© dans la discipline naissante de l’anthropologie visuelle aux USA. La fin des annĂ©es soixante-dix a Ă©galement reprĂ©sentĂ© un moment de transition profonde pour Rouch en tant que cinĂ©aste et anthropologue. Utilisant sa prĂ©sence au Festival Mead (et le cinĂ©-portrait de Margaret Mead qu’il a tournĂ© avec John Marshall Ă  New York) comme point de dĂ©part, cet article examine la participation de Rouch aux divers festivals de films, et ses relations avec des mouvements et des personnages du cinĂ©ma aux US, afin de poser de nouvelles questions sur le travail qu’il faisait pendant cette pĂ©riode. Alors que beaucoup considĂšrent que les annĂ©es cinquante et soixante Ă©taient les annĂ©es d’or de Rouch, cette pĂ©riode de la fin des annĂ©es soixante-dix au dĂ©but des annĂ©es quatre-vingt a donnĂ© lieu Ă  des nouvelles approches qui ont nourri l’évolution perpĂ©tuelle de Rouch dans le cinĂ©ma.

William Rothman, University of Miami
Rouch au Summer Institute for the Media Arts
Cet article abordera ce qui a Ă©tĂ© accompli par Rouch en proposant, dans les annĂ©es 1978 et 1979, un sĂ©minaire remarquable sur l’histoire du cinĂ©ma ethnographique et documentaire qu’il a donnĂ© d’abord au Hampshire College, puis Ă  l’UniversitĂ© de Tufts dans le cadre du Summer Institute for the Media Arts organisĂ© par l’University Film Studies Center (une entitĂ© hĂ©bergĂ©e au MIT qui regroupait les efforts de plusieurs universitĂ©s de la Nouvelle-Angleterre) avant de devenir un cours de la Harvard Summer School.  La participation de Rouch Ă  ces sĂ©minaires a donnĂ© lieu Ă  deux Ă©vĂ©nements singuliers: son apparition sur Screening Room (1980), le programme tĂ©lĂ©visĂ© hebdomadaire de Robert Gardner, et l’enregistrement d’une version anglaise de la narration FunĂ©railles Ă  Bongo (1972), que je considĂšre son plus grand succĂšs en tant que cinĂ©aste.

Emilie De Brigard, FilmResearch
Jean Rouch Ă  Harvard
Entre 1980 Ă  1986 j’ai enseignĂ© avec Jean Rouch un cours d’anthropologie visuelle Ă  l’Ă©cole d’Ă©tĂ© de Harvard (Harvard Summer School). Rouch Ă©tait fascinĂ© par l’AmĂ©rique et Boston en particulier. Les Ă©tudiants Ă©taient dĂ©boussolĂ©s par ses films mais avides de le questionner. Rouch gardait peu d’illusions sur son rĂŽle de professeur — «pour cent Ă©tudiants vous obtenez un cinĂ©aste» – mais il a beaucoup apprĂ©ciĂ© l’enseignement, et a pris soin d’offrir un nouveau programme chaque annĂ©e. Les notes rĂ©cemment exhumĂ©es rĂ©vĂšlent la richesse des sujets que nous avons abordĂ©s ainsi que les prĂ©occupations de l’époque.

 

11h30- 13h: Session 2
Rouch et le cinéma américain aux années soixante
Chair : Paul Henley 

Zoe Graham, New York University
Pour un cinéma démocratique: la pédagogie partagée de Jean Rouch et ses collÚgues américains
L’introduction de nouvelles technologies comme la camĂ©ra lĂ©gĂšre et le son synchrone ont amenĂ© Ă  une rĂ©volution cinĂ©matographique dans les annĂ©es 1960, permettant l’enregistrement spontanĂ© de la vie telle qu’elle Ă©tait vĂ©cue, ainsi qu’un meilleur accĂšs aux technologies cinĂ©matographiques pour ceux qui jusqu’Ă  lors restaient en dehors du monde de cinĂ©ma. Souvent divisĂ© en deux camps, ce mouvement est connu dans la tradition amĂ©ricaine sous le nom de «Direct Cinema» et promue par des cinĂ©astes tels que Robert Drew et Ricky Leacock, tandis que la tradition française l’appelle  “CinĂ©ma VĂ©ritĂ©â€, une approche illustrĂ©e par Jean Rouch. Or, cette distinction ne prend pas en compte les influences rĂ©ciproques de la pratique cinĂ©matographique des deux cĂŽtĂ©s de l’Atlantique. Cet article considĂšre divers projets Ă©ducatifs en France et aux États-Unis Ă  la fin des annĂ©es 1960 et 1970. Le but Ă©tait de rendre certaines techniques cinĂ©matographiques accessibles. Parmi les premiĂšres expĂ©riences en dĂ©mocratisation des mĂ©dias il y avait les cours de Jean Rouch Ă  l’UniversitĂ© de Paris X – Nanterre, ainsi que les ateliers de James Blue et David MacDougall Ă  la Rice University et les sĂ©minaires d’étĂ© de Ricky Leacock au MIT. Les communications entre ces cinĂ©astes et la circulation de leurs pratiques pĂ©dagogiques constituent un terrain peu connu de l’échange entre Rouch et les États-Unis.

Sam Di Iorio, Hunter College
Désynchroniser Rouch: Voix-off et New American Cinema 1958-1967
Alors que l’influence de Jean Rouch sur le cinĂ©ma vĂ©ritĂ© amĂ©ricain est bien Ă©tablie, on connaĂźt moins ses rapports avec un deuxiĂšme courant expĂ©rimental qui se pointe Ă  la mĂȘme Ă©poque. C’est Ă  Los Angeles en 1959, au Robert Flaherty Film Seminar, que son travail recoupe celui d’un rĂ©seau de cinĂ©astes indĂ©pendants au cƓur de ce que Jonas Mekas appellera bientĂŽt le New American Cinema. Des liens se crĂ©ent, mais tacitement, et surtout au niveau des formes. Cette prĂ©sentation examinera comment le dispositif sonore de Moi, Un Noir (1958) prĂ©pare une suite d’expĂ©riences ultĂ©rieures en “voix off” dans des films de Shirley Clarke (Skyscraper, 1959; Portrait of Jason, 1967), de Kent Mackenzie (The Exiles, 1961), et d’Andy Warhol (Outer and Inner Space, 1965). Si le cinĂ©ma-vĂ©ritĂ© Ă©merge d’un dĂ©sir de marier l’image et le son, cet autre courant explore les possibilitĂ©s de la dĂ©synchronisation, et fonctionne Ă  partir du dĂ©calage entre le corps et la voix, entre ce qu’on voit et ce qu’on entend.

Steve Ungar, University of Iowa
Black Like … Repenser les films de l’Ă©poque des droits civils des États-Unis Ă  travers Rouch
L’étude des traitements des interactions noir / blanc dans les films de Rouch des annĂ©es 1950 et dĂ©but des annĂ©es soixante, en particulier Les maĂźtres fous (1955), Moi, un noir (1958), La Pyramide humaine (1961), et mĂȘme Chronique d’un Ă©tĂ© (1961), m’amĂšne Ă   repenser les textes (Fanon, Malcolm X) et les films amĂ©ricains des annĂ©es 1960, y compris Shadows de John Cassavetes (1959), Nothing but a Man de Michael Roemer (1964) et The Cool World de Shirley Clarke (1963). Dans cette prĂ©sentation, je ferai part de mes rĂ©flexions en analysant les segments pertinents des films Ă©numĂ©rĂ©s ci-dessus.

 

13h00-14h30 : Pause déjeuner

 

14h30 – 16h30: Session 3
L’influence durable de Rouch aux USA
Chair: Faye Ginsburg

Steve Feld, University of New Mexico
Deux fois rencontré
J’ai rencontrĂ© Jean Rouch Ă  Paris en 1974, lorsque je passais un semestre au MusĂ©e de l’Homme.  Ses films, ses Ă©crits et ses cours ont eu une forte influence sur moi et dans les annĂ©es qui ont suivi j’ai participĂ© Ă  la traduction de ses principaux essais pour le public anglophone.  Bien que nous soyons restĂ©s en contact lors de ses visites aux États-Unis et des miennes en Europe pendant les annĂ©es 70, 80 et 90, je n’ai pas trouvĂ© un moyen d’intĂ©grer ses techniques et ses expĂ©riences dans mon travail.  Avec le dĂ©cĂšs de Rouch en 2004 et la publication, juste avant, de son recueil d’essais, CinĂ©-Ethnography (traduit et Ă©ditĂ© par mes soins), il semblait que notre rencontre avait trouvĂ© son terme.  Mais je suis ensuite allĂ© en Afrique de l’Ouest oĂč j’ai commencĂ© un projet sur le cosmopolitisme du jazz Ă  Accra. Et lĂ  j’ai rencontrĂ© Rouch Ă  nouveau, mystĂ©rieusement, Ă  travers des entretiens avec des musiciens et des ouvriers africains qu’il connaissait et qu’il avait mĂȘme filmĂ©s ou photographiĂ©s lors de ses visites au Ghana dans les annĂ©es 1950. Les cinq longs mĂ©trages ethnographiques que j’ai rĂ©alisĂ©s au Ghana depuis 2005, ainsi que des travaux plus courts, sont donc marquĂ©s par les rencontres improvisĂ©es avec les techniques cinĂ©matographiques de Rouch ; j’ai mĂȘme inclus un montage rĂ©flexif de dialogue de ses films Baby Ghana (1957) et Jaguar (1954-1967) dans le dernier de mes films. Mon exposĂ© parlera de cette double rencontre, de l’Ă©lĂšve, du traducteur et de l’Ă©diteur de Rouch que j’étais pendant ses annĂ©es de vie, jusqu’à l’écho-Ă©crivain cinĂ©aste en Afrique de l’Ouest que je suis devenu dans les annĂ©es qui ont suivi sa mort.

Paul Stoller, West Chester University
Le monde selon Jean Rouch
Au cours de sa longue carriĂšre d’anthropologue et de rĂ©alisateur, Jean Rouch a puisĂ© dans le passĂ© de l’Afrique de l’Ouest afin de rĂ©flĂ©chir sur son avenir, ce qui explique son rĂŽle de mentor pour un bon nombre d’intellectuels. Dans cette prĂ©sentation j’examine comment le long sĂ©jour de Rouch chez les aĂźnĂ©s Songhay et Dogon en Afrique de l’Ouest a façonnĂ© son projet ethnographique. Comme la plupart des apprentis de l’Afrique de l’Ouest, Rouch a pris du temps pour approfondir sa maĂźtrise de ces cultures, revenant au Niger et au Mali annĂ©e aprĂšs annĂ©e pour enrichir son lien avec les aĂźnĂ©s. Avec le temps, il a dĂ©veloppĂ© son mĂ©tier et perfectionnĂ© ses pratiques, produisant une oeuvre ethnographique stimulante  – sur la religion, les mĂ©thodes de terrain et, bien sĂ»r, le film ethnographique. Et pourtant, le monde selon Rouch ne portait pas seulement sur la maĂźtrise de son Ɠuvre mais aussi sur l’obligation la plus importante du maĂźtre – transmettre ses connaissances Ă  la prochaine gĂ©nĂ©ration. Comme je le suggĂšre dans cet article, ce modĂšle d’apprentissage “à l’africaine” a tracĂ© le cours de nombreuses vies ethnographiques, y compris mon propre chemin le long des virages du monde des Songhay.

Chistopher Kirkley, Sahel Sounds
Cinéma numérique en bricolage au Niger contemporain
En dĂ©veloppant les techniques de Rouch pour l’Ăšre numĂ©rique, j’essaie dans mes projets cinĂ©matographiques de crĂ©er un cinĂ©ma transculturel qui peut exister Ă  la fois Ă  l’Ă©chelle nationale et internationale. Dans cette communication je traiterai de mon adaptation des techniques de Rouch Ă  un cinĂ©ma collaboratif contemporain au Niger, notant en particulier comment un petit budget et les mĂ©thodes du bricolage encouragent un cinĂ©ma participatif. Travailler avec un budget petit ou inexistant amĂšne une rĂ©alisation chaotique et spontanĂ©e, et exige une Ă©quipe pleinement engagĂ©e. Les nouveaux appareils numĂ©riques peu coĂ»teux sont faciles Ă  maĂźtriser, et permettent aux collaborateurs d’aujourd’hui de jouer un rĂŽle plus important dans tous les aspects de la production: de l’interprĂ©tation et de la mise en scĂšne jusqu’au rĂŽle du camĂ©raman ou de la production. La distribution numĂ©rique garantit que les films finaux sont plus accessibles que jamais au niveau local, et les acteurs n’en sont que plus intĂ©ressĂ©s par la qualitĂ© du produit final. Ma prĂ©sentation comprendra des clips de certains de nos films rĂ©cemment rĂ©alisĂ©s dans le nord du Niger, d’une comĂ©die musicale inspirĂ©e de Purple Rain (1984) Ă  un acid western magico-rĂ©aliste.

 


17h: Projection de films
Présenté par Faye Ginsburg et Beth Epstein
* Conversations with Jean Rouch (McIntosh, 2004, 40′)
* Margaret Mead: Portrait of a Friend (Rouch, 1978, 30′)


18h15: Cocktail

 

Participants

Jamie Berthe (New York University)
Directrice administrative du programme de Master et Associated Faculty Ă  la Gallatin School de NYU. Jamie Berthe a obtenu son doctorat en Media, Culture, & Communication de NYU ainsi qu’un certificat en Culture & Media du DĂ©partement d’anthropologie. Ses travaux de recherche portent sur les relations entre Jean Rouch, l’histoire coloniale française et le cinĂ©ma africain. Elle enseigne des cours sur la culture visuelle et le postcolonial Ă  l’Ă©cole Gallatin (NYU) et a Ă©tĂ© chercheuse au NYU Humanities Center dans le cadre de la bourse George Lurcy pour les Ă©tudes françaises.

Emilie de Brigard (FilmResearch)
Écrivaine et rĂ©alisateur, Brigard a programmĂ© la premiĂšre rĂ©trospective amĂ©ricaine du cinĂ©ma anthropologique au Museum of Modern Art en 1973 et a créé le Margaret Mead Film Festival. Elle travaillĂ© sur l’histoire du film ethnographique, sur l’anthropologie visuelle et sur le cinĂ©ma en Afrique, et Ă©tait productrice du film “Margaret Mead: Portrait of a Friend” (1978) de Jean Rouch. De Brigard a Ă©galement servi en tant que prĂ©sidente de l’International Film Seminars (Flaherty Seminar), de la Society for Visual Anthropology, et de l’Anthropological Film Research Institute.  Ses recherches en cinĂ©ma ont Ă©tĂ© subventionnĂ©es par la Wenner-Gren Foundation; elle siĂšge actuellement aux conseils d’administration du Wadsworth Atheneum Museum of Art, Ă  l’Amistad Center for Art & Culture, Ă  l’Ixchel Museum, et Ă  la British Architectural Library Trust.

Sam Di Iorio (Hunter College)
Maßtre de conférences au Hunter College et au CUNY Graduate Centre. Ses écrits sur Jean Rouch, Luc Moullet et Chris Marker ont été publiés dans Screen, SubStance, Film Comment et la Criterion Collection. Plus récemment Di Lorio a publié un article dans South Central Review sur le montage dans les films Les Statues Meurent Aussi et Nuit et Brouillard, et va bientÎt sortir un chapitre sur les représentations cinématographiques de la vie quotidienne dans The French Cinema Book sous la direction de Michael Witt et Michael Temple.

Beth Epstein (New York University)
Directrice associĂ©e pour les affaires acadĂ©miques Ă  NYU Paris et Associated Faculty Ă  la Gallatin School de NYU. Epstein a obtenu son doctorat en anthropologie Ă  NYU, oĂč elle a Ă©galement Ă©tudiĂ© dans le programme de Culture & Media. Ses recherches portent sur les questions urbaines en France ainsi que sur les perspectives françaises et amĂ©ricaines sur la notion de la race. Elle est l’auteure de Collective Terms : Race, Culture, and Community in a State-Planned City in France (2011) ainsi que de plusieurs articles sur la question des banlieues en France, et co-rĂ©alisatrice du documentaire Kofi chez les français.

Steven Feld (University of New Mexico)
Directeur de recherche, School for Advanced Research Ă  Santa Fe, Professeur distinguĂ© d’anthropologie Ă©mĂ©rite Ă  l’University of New Mexico, et rĂ©dacteur / traducteur de CinĂ©-Ethnography de Jean Rouch (2003). Son projet le plus rĂ©cent concerne le jazz en Afrique de l’Ouest, publiĂ© en douze CD, cinq DVD et le livre Jazz Cosmopolitanism in Accra. Le travail de Feld a Ă©tĂ© reconnu par de nombreux prix et honneurs, dont les les bourses MacArthur et Guggenheim.

Faye Ginsburg (New York University)
Professeure d’anthropologie et Directrice du programme de Culture & mĂ©dias ainsi que du Centre MĂ©dias, Culture & Histoire  de NYU.  Ginsburg est l ‘auteure de quatre livres dont Media Worlds: Anthropology on New Terrain et le tout prochain Mediating Culture: Indigenous Media in a Digital Age. Son travail a Ă©tĂ© soutenu par les bourses MacArthur et Guggenheim, ainsi que par le National Endowment for Humanities et les fondations Ford et Rockefeller.

Zoe Graham (New York University)
Doctorante, DĂ©partement de CinĂ©ma Ă   NYU. La thĂšse de Graham, intitulĂ©e «Reclaiming Rouch: The Transnational Legacy of the Ateliers Varan Documentary Film School» se penche sur l’hĂ©ritage pĂ©dagogique de l’anthropologue et cinĂ©aste Jean Rouch Ă  travers les Ateliers Varan, l’Ă©cole de documentaire mondiale. Ses recherches ont Ă©tĂ© financĂ©es par le NYU Center for Humanities, le Social Science Research Council, le Corrigan Fellowship de NYU et le Global Research Initiative de l’Office du Provost de NYU.

Christopher Kirkley (Sahal Sounds)
Fondateur de Sahel Sounds, lancĂ© en 2009.  Kirkley a initialement conçu Sahel Sounds comme un blog pour partager des enregistrements de terrain de la rĂ©gion du Sahel, mais le projet est depuis devenu un label. Explorateur, archiviste de musique, artiste, conservateur, cinĂ©aste et dj occasionnel, Kirkley travaille sur les musiques populaires contemporaines dans un paysage technologique en pleine Ă©volution, depuis l’interaction des traditions locales avec les influences transglobales  jusqu’aux nouveaux modĂšles mĂ©diatiques de transmission culturelle. RĂ©cemment il a collaborĂ© avec le guitariste touareg Mdou Moctar sur le film Rain the Color of Blue with a Little Red in It (2015), un hommage SahĂ©lien Ă  Purple Rain (1984) de Prince.

William Rothman (University of Miami)
Professeur de cinĂ©ma et de mĂ©dias interactifs Ă  l’UniversitĂ© de Miami. Les livres de Rothman incluent l’Ă©tude dĂ©cisive Hitchcock-The Murderous Gaze (1982; rééditĂ© en 2012), The  «I» of the Camera (1988; rééditĂ© en 2004); Documentary Film Classics (1997); A Philosophical Perspective on Film (2000); Cavell on Film (2005); Jean Rouch: A Celebration of Life and Film (2007); Three Documentary Filmmakers (2009); Must We Kill the Thing We Love? Emersonian Perfectionism and the Films of Alfred Hitchcock (2014); et prochainement Looking with Robert Gardner.

Paul Stoller (West Chester University)
Professeur d’anthropologie Ă  West Chester University. Les premiers travaux de Stoller portaient sur la religion du peuple Songhay, qui vit dans les rĂ©publiques du Niger et du Mali. Depuis 1992, il mĂšne des recherches sur les immigrants d’Afrique de l’Ouest Ă  New York City. Stoller est auteur de nombreux ouvrages, dont des ethnographies, des biographies, des mĂ©moires ainsi que deux romans. Ses honneurs incluent la MĂ©daille d’or Anders Retizus en anthropologie en 2013 et le Media Award de l’American Anthropological Association en 2015.  Son livre Adventures in Blogging: Anthropology and Popular Media sort en 2018.

Steve Ungar (University of Iowa)
Professeur de cinĂ©ma Ă  l’University of Iowa. Ungar a publiĂ© plusieurs livres dont Roland Barthes, the Professor Desire (1983), Scandal and Aftereffect: Maurice Blanchot and France Since 1930 (1996), Popular Front Paris & the Poetics of Culture (with Dudley Andrew, 2005) and ClĂ©o de 5 Ă  7 (2008). Les publications rĂ©centes incluent des chapitres sur Le MĂ©pris de Godard et Gare du Nord de Rouch. Un livre, Critical Mass: Social Documentary in France, 1928-1963, sera publiĂ© en 2018.

Pegi Vail (New York University)
Directrice associĂ©e du Centre MĂ©dias, Culture, & Histoire de NYU. Vail est anthropologue et cinĂ©aste. Son  travail acadĂ©mique se concentre sur l’anthropologie visuelle, les mĂ©dias indigĂšnes et l’Ă©conomie politique du tourisme dans le monde en dĂ©veloppement. Elle a gagnĂ© un prix pour son film Gringo Trails (Icarus Films / Andana Films) qui examine les effets culturels et environnementaux Ă  long terme du tourisme mondial.